L’activité physique adaptée en EHPAD : quel intérêt pour le personnel soignant ?
Préambule : Le personnel soignant qui intervient dans les Etablissements d'Hébergement pour Personnes Âgées Dépendantes (EHPAD) est responsable de la prise en charge médicale des résidents. Il est donc situé au cœur du fonctionnement de l’établissement, faisant le lien entre l’équipe médicale, le médecin coordonnateur et l’infirmière référente. Véritable maillon fort de l’activité professionnelle des ehpad, le personnel soignant est en lien direct avec les personnes âgées. Il participe au maintien de leur autonomie, de leur santé et de leur bien-être.
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Quels sont les métiers identifiés derrière le personnel soignant en EHPAD ?
Les résidents accueillis dans les maisons de retraites médicalisées sont souvent identifiés comme personnes dépendantes, c’est-à-dire, qu’elles nécessitent un service de soin médical divers. Pour cela, l’intervention d’une équipe pluridisciplinaire est mise en place dans chaque établissement pour répondre précisément aux besoins et aux attentes des personnes âgées dépendantes.
Un médecin coordonne le personnel soignant avec l’aide de l’infirmière référente. On retrouve dans l’équipe du personnel soignant : les infirmières et les aides-soignantes puis dans l’équipe soignante paramédicale, les professions thérapeutiques telles que : des psychologues, des masseur-kinésithérapeutes, des ergothérapeutes, des diététiciens, des psychomotriciens et davantage d’enseignants en activité physique adaptée.
Rôle du personnel soignant dans les EHPAD
Intéressons-nous plus particulièrement au rôle du personnel soignant.
Les aides-soignantes interviennent dans tous les actes de la vie quotidienne comme l’aide à la toilette, aux repas, aux déplacements. Elles aident à entretenir l’environnement des résidents, apportent des soins d’hygiène et de confort. Elles identifient les besoins et permettent d’avoir une vue d’ensemble sur leur état de santé, afin de conserver l’autonomie des personnes âgées.
Les infirmières, quant à elles, réalisent les soins préventifs et curatifs. Elles interviennent dans la surveillance médicale (traitement médicamenteux) de chaque senior.
Pourquoi intégrer les activités physiques adaptées en EPHAD ?
Les bienfaits de la pratique d’activité physique régulière (selon les recommandations de l’Organisation Mondiale de la Santé) ne sont plus à démontrer aujourd’hui. En effet, on constate de nombreuses études qui démontrent les bénéfices sur la condition physique.
De plus, on remarque l’apparition d’un nouveau métier intégré dans les Ehpad, associé au personnel soignant, celui d’enseignant en Activité Physique Adaptée.
Celui-ci, intervient dans le cadre de la prévention santé par les activités physiques. Son objectif est d’adapter la pratique d’activité physique à tous les publics, y compris le public senior, accueilli dans les maisons de retraites médicalisées. Sa place est complémentaire à celle de l’équipe paramédicale. Il y est souvent intégré.
En effet, le masseur-kinésithérapeute et l’enseignant en Activité Physique Adaptée vont s’associer dans la prise en charge des résidents.
Dans un premier temps, le masseur-kinésithérapeute va s’occuper de la partie rééducation analytique des patients. Il soigne directement les pathologies. Lorsque les résidents sont aptes à pratiquer une activité physique, il passe entre les mains de l’enseignant en Activité Physique Adaptée qui se charge de la réadaptation.
Il propose des exercices adaptés (gym douce, équilibre, coordination, renforcement musculaire…voir les 5 exemples d’exercices pour les résidents) et permet aux patients de maintenir ou d’améliorer leur condition physique et leur autonomie.
Quel intérêt pour le personnel soignant ?
Le personnel soignant s’occupe quotidiennement des résidents accueillis et cela, quelque soit le degré d’autonomie et du handicap. De manière générale, si une personne est accueillie en Ehpad, les soins à domicile ne suffisent plus, car elle n’a plus la capacité à se déplacer seule et présente des troubles de santé physique et mentale (risque de chute, de dépression…).
La mise en place de l’activité physique dans les Ehpad présente un enjeu majeur, à la fois pour les résidents, mais aussi pour le personnel soignant.
En effet, on constate certaines améliorations :
- Les transferts se font plus facilement car les résidents sont plus toniques.
- La marche est plus facile à réaliser car les risques de chutes diminuent.
- Les soins médicamenteux diminuent.
- Les soins de nuit diminuent, car le sommeil est de meilleure qualité.
- L’amélioration du dialogue social grâce à la stimulation de la mémoire et d’autres effets cognitifs.
Ces améliorations permettent de modifier la qualité de prise en charge du personnel soignant.
- La charge physique est diminuée, les aides soignantes sollicitent moins leur organisme pour accompagner les résidents au quotidien. On constate moins de douleurs chroniques, moins de gestes répétitifs qui occasionnent des troubles musculosquelettiques à court, moyen et long terme.
- La charge mentale et le stress sont diminués, cela agit sur l’état d’anxiété, de dépression et sur la qualité de vie au travail.
En conclusion, l’objectif est bien de diminuer la souffrance du personnel soignant afin d’améliorer la qualité de prise en charge pour éviter l’apparition de troubles musculosquelettiques. On constate une augmentation de tendinopathies, d’arthroses précoces, de pathologies d’hyper-sollicitation chez les aides-soignantes et les infirmières. Ces troubles se manifestent en arrêts maladies répétitifs, en arrêts pathologiques de longue durée, cela correspond à l’épuisement professionnel.
L’accueil de l’activité physique en Ehpad devient un enjeu considérable, car elle permet d’éviter un absentéisme à répétition qui génère des coûts pour le système de santé publique.