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Cancer du sein : Prévenir ou mieux vivre la maladie grâce à l’activité physique

Par Jodie Bonnet, le 29 octobre 2024
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Le cancer du sein est l’une des formes de cancer les plus courantes chez les femmes, notamment après 55 ans. Si son diagnostic est souvent source d’inquiétude, il existe des moyens de prévention efficaces et des approches pour mieux vivre la maladie. L’activité physique adaptée, en particulier pour les femmes plus âgées, joue un rôle essentiel, tant dans la prévention que dans la réhabilitation. Dans cet article, nous abordons les différents aspects du cancer du sein ainsi que les bénéfices de l’activité physique adaptée pour les personnes concernées.

 

Quels sont les 3 types de cancer du sein ?

Il existe plusieurs types de cancer du sein, qui se distinguent selon leur origine et leur propagation dans le tissu mammaire. Voici les trois principaux types de cancer du sein :

 

Le carcinome canalaire in situ (CCIS)

Ce type de cancer reste limité aux canaux galactophores et ne s’est pas encore propagé au reste du sein. C’est un stade précoce, souvent détecté grâce à la mammographie, et son traitement est généralement très efficace.

 

Le carcinome canalaire infiltrant (CCI)

Le CCI est l’un des types de cancer du sein les plus fréquents. Il commence dans les canaux galactophores, mais il peut se propager au tissu mammaire environnant. C’est généralement ce type qui est détecté lors de l’apparition des premiers symptômes physiques.

 

Le carcinome lobulaire infiltrant (CLI)

Le CLI est un cancer qui commence dans les lobules du sein, là où le lait est produit. Comme le CCI, il peut se propager à d’autres parties du sein et du corps.

 

palpation à domicile cancer du sein

 

Dans quelle partie du sein peut se loger la cellule cancéreuse ?

Dans le sein, les cellules cancéreuses peuvent se loger et se développer dans différentes structures. Voici les principales parties du sein où les cellules cancéreuses peuvent apparaître et se loger :

 

1. Les canaux galactophores (ou lactifères)

Les canaux galactophores, qui transportent le lait des lobules vers le mamelon, sont l’une des zones les plus courantes où les cellules cancéreuses du sein se développent. Cela donne lieu à ce qu’on appelle le carcinome canalaire, qui peut être soit in situ (limité aux canaux sans propagation), soit infiltrant (propagation dans les tissus environnants). Le carcinome canalaire infiltrant est le type de cancer du sein le plus fréquent.

 

2. Les lobules

Les lobules, qui sont les glandes productrices de lait, sont également une zone où le cancer peut se développer. Le carcinome lobulaire est un autre type de cancer du sein, qui commence dans ces glandes. Comme pour le carcinome canalaire, il peut être in situ (non propagé au-delà des lobules) ou infiltrant (propagation au tissu mammaire et aux autres parties du corps).

 

3. Le tissu mammaire environnant

Lorsque les cellules cancéreuses se propagent au-delà des canaux ou des lobules, elles peuvent envahir le tissu conjonctif, constitué de graisse et de tissu fibreux, qui soutient la structure du sein. Cette propagation fait souvent partie de l’évolution d’un cancer invasif, où les cellules cancéreuses quittent leur point d’origine pour envahir d’autres parties du sein.

 

4. La peau et les ganglions lymphatiques du sein

Dans les formes plus agressives de cancer du sein, comme le cancer du sein inflammatoire, les cellules cancéreuses peuvent envahir la peau du sein, provoquant des rougeurs et un aspect peau d’orange. Elles peuvent également se propager aux ganglions lymphatiques du sein ou proches du sein (notamment ceux sous le bras, appelés ganglions axillaires).

 

5. Les vaisseaux sanguins et lymphatiques

Les cellules cancéreuses peuvent également envahir les vaisseaux sanguins et lymphatiques du sein. Cela permet au cancer de se propager au-delà du sein, souvent vers d’autres organes comme les os, les poumons, le foie ou le cerveau. Ce processus est connu sous le nom de métastase.

 

Quels sont les signes d’un début de cancer du sein ?

Il est crucial de connaître les premiers signes du cancer du sein pour favoriser une détection précoce, ce qui améliore considérablement les chances de guérison. Voici les symptômes les plus courants :

  • Masse ou grosseur dans le sein : Une masse, généralement indolore, est souvent le premier signe d’un cancer du sein.
  • Changements dans la taille ou la forme du sein : Toute modification inhabituelle mérite une consultation médicale.
  • Modification de la peau du sein : Rougeurs, aspect peau d’orange ou rétractions cutanées sont des signes à surveiller.
  • Écoulements mamelonnaires inhabituels : Un écoulement sanguin ou inhabituel doit alerter.

Si vous remarquez l’un de ces signes, il est important de consulter rapidement un professionnel de santé pour un examen approfondi.

 

Quelles sont les chances de guérison du cancer du sein ?

Les chances de guérison d’un cancer du sein dépendent de plusieurs facteurs, notamment le stade auquel il est diagnostiqué et le type de cancer. Grâce aux avancées médicales, les taux de survie pour le cancer du sein ont nettement augmenté ces dernières décennies.

  • Diagnostic précoce : Si le cancer est détecté tôt, les chances de guérison sont élevées, avec un taux de survie à cinq ans de plus de 90 %.
  • Cancer localisé : Pour un cancer du sein localisé (sans métastase), le taux de guérison peut atteindre 99 %.
  • Traitements innovants : De nouvelles thérapies, comme l’immunothérapie ou la thérapie ciblée, améliorent également les chances de guérison, même à des stades plus avancés.

 

palpation cancer du sein

 

Quelle espérance de vie avec un cancer du sein ?

L’espérance de vie avec un cancer du sein dépend du type et du stade du cancer. Cependant, grâce aux progrès dans la détection et les traitements, de nombreuses femmes vivent de longues années après un diagnostic.

  • Taux de survie globale : En général, le taux de survie à cinq ans pour toutes les formes de cancer du sein combinées est d’environ 90 %.
  • Cancer métastatique : Pour les cancers du sein avancés avec métastases, l’espérance de vie varie selon la réponse aux traitements, mais des avancées médicales permettent désormais d’améliorer la qualité et la durée de vie.
  • Vie après le cancer : Beaucoup de femmes mènent une vie active et en bonne santé après un traitement contre le cancer du sein, notamment grâce à la réhabilitation physique et au suivi médical régulier.

 

Le rôle de l’activité physique dans la prévention du cancer du sein

L’activité physique joue un rôle clé dans la prévention du cancer du sein, particulièrement chez les femmes de plus de 55 ans. Les recherches montrent que l’exercice régulier peut réduire le risque de développer la maladie de manière significative.

 

Comment l’activité physique réduit-elle le risque ?

L’activité physique régulière joue un rôle important dans la réduction du risque de cancer, y compris du cancer du sein. Voici comment elle contribue à diminuer ce risque, en particulier chez les femmes de plus de 55 ans :

 

1. Contrôle du poids corporel

Le surpoids et l’obésité, en particulier après la ménopause, sont des facteurs de risque importants pour le cancer du sein. L’excès de tissu adipeux augmente la production d’œstrogènes, une hormone qui peut favoriser la croissance de certains types de cancer du sein, notamment les tumeurs hormonodépendantes. L’activité physique aide à maintenir un poids corporel sain en brûlant des calories et en favorisant une composition corporelle équilibrée (réduction de la masse grasse).

 

2. Régulation des hormones

L’exercice aide à réguler les niveaux hormonaux, notamment les œstrogènes et la progestérone, qui sont liées au développement du cancer du sein. Les femmes physiquement actives ont des niveaux d’œstrogènes plus bas, ce qui réduit la probabilité que les cellules du sein se développent de manière anormale. L’activité physique modifie également la production d’insuline et d’autres hormones de croissance, limitant leur capacité à favoriser la prolifération cellulaire

 

3. Amélioration du système immunitaire

L’exercice améliore la fonction du système immunitaire, augmentant la capacité du corps à détecter et à éliminer les cellules anormales ou précancéreuses avant qu’elles ne deviennent un problème plus grave. Il stimule notamment l’activité des cellules NK (« natural killers »), qui jouent un rôle dans la destruction des cellules cancéreuses.

 

4. Réduction du stress oxydatif

Le stress oxydatif représente l’ensemble des agressions causées par des molécules dérivant de l’oxygène aux cellules de notre corps. Le stress oxydatif, causé par un excès de radicaux libres dans le corps, peut endommager l’ADN des cellules et favoriser le développement du cancer. L’activité physique stimule la production d’antioxydants naturels dans le corps, ce qui aide à protéger les cellules contre ces dommages et à maintenir leur intégrité.

 

5. Réduction du taux de glucose et de l’insulino-résistance

Un excès de glucose dans le sang, ainsi que l’insulino-résistance, peuvent stimuler la croissance des cellules cancéreuses. L’exercice régulier aide à réguler les niveaux de glucose et d’insuline, en particulier chez les personnes à risque de diabète. Cette régulation aide à prévenir un environnement propice à la prolifération des cellules cancéreuses.

 

6. Amélioration de la circulation sanguine

L’activité physique améliore la circulation sanguine, ce qui aide à mieux oxygéner les tissus et à éliminer les toxines. Une meilleure oxygénation peut créer un environnement moins favorable au développement des cellules cancéreuses, qui ont tendance à se développer dans des environnements pauvres en oxygène.

 

7. Impact sur la graisse viscérale

L’accumulation de graisse viscérale (graisse autour des organes internes) est liée à un risque accru de cancer, notamment du sein. L’exercice physique aide à réduire la graisse viscérale, limitant ainsi les effets métaboliques négatifs qui peuvent favoriser la croissance des cellules cancéreuses.

 

8. Effet anti récidive pour les patientes en rémission

L’activité physique ne réduit pas seulement le risque de développer un cancer du sein, mais elle est également bénéfique pour les femmes ayant déjà été diagnostiquées avec un cancer. Les études montrent que l’exercice régulier réduit le risque de récidive et améliore la qualité de vie des sujets en rémission.

 

activité physique cancer du sein

 

Quelle activité physique pratiquer pour prévenir le cancer du sein ?

Pour prévenir le cancer du sein, il est recommandé de pratiquer une activité physique régulière, adaptée à votre âge et à vos capacités physiques. Les études montrent que l’exercice modéré à intense peut réduire significativement le risque de développer cette maladie. Voici 8 idées d’activités physiques qui sont particulièrement bénéfiques pour les femmes à partir de 55 ans :

1. La marche rapide

La marche rapide est l’une des activités les plus accessibles et efficaces pour prévenir le cancer du sein. Elle ne nécessite aucun équipement spécial, et elle est facile à intégrer dans une routine quotidienne. Marcher à un rythme soutenu pendant au moins 30 minutes par jour est suffisant pour obtenir des bénéfices significatifs.

 

2. Le vélo

Le vélo, que ce soit en extérieur ou sur un vélo stationnaire, est un excellent exercice pour améliorer la condition cardiovasculaire et brûler des calories. Il peut être pratiqué à un rythme modéré ou plus intense selon le niveau de forme physique.

 

3. La natation

La natation est une activité particulièrement adaptée aux personnes plus âgées ou souffrant de douleurs articulaires, car elle est douce pour le corps tout en étant un excellent exercice pour tout le corps. Elle sollicite les muscles sans les traumatiser et améliore la flexibilité.

 

4. Le yoga

Le yoga combine des postures physiques, des exercices de respiration et de la méditation. Il aide à réduire le stress, qui peut être un facteur de risque indirect pour le cancer. En plus de ses effets relaxants, il améliore la flexibilité, l’équilibre et la force musculaire.

 

5. Les exercices de renforcement musculaire

Le renforcement musculaire est essentiel pour maintenir la masse musculaire et la densité osseuse, surtout chez les femmes après la ménopause. Utiliser des poids légers, des bandes de résistance ou même son propre poids corporel (squats, pompes modifiées, etc.) peut aider à prévenir le cancer du sein en maintenant un métabolisme actif et en améliorant la composition corporelle.

 

6. Les exercices de danse ou de gym douce en groupe

La danse, comme la zumba ou la danse de salon, et les cours de gym douce sont des moyens amusants et dynamiques de pratiquer une activité physique. Ces exercices stimulent le cœur tout en sollicitant les muscles, et leur côté social peut également favoriser le bien-être mental.

 

7. Le jardinage actif

Le jardinage actif peut être une excellente forme d’exercice modéré. Il implique des mouvements comme creuser, bêcher, arroser, et ramasser des feuilles, qui sont bons pour les bras, les jambes et le dos.

 

8. Le tai-chi

Le tai-chi est une discipline douce et lente, souvent comparée à un « yoga en mouvement ». Il améliore l’équilibre, la flexibilité et la concentration, tout en réduisant le stress. C’est une activité parfaite pour les personnes âgées ou celles qui recherchent une approche moins intense de l’exercice physique.

 

Comment pratiquer une activité physique régulière lorsqu’on est atteint d’un cancer du sein ?

Après un diagnostic de cancer du sein, maintenir ou reprendre une activité physique adaptée peut améliorer la qualité de vie et favoriser la guérison.

 

Les bienfaits de l’activité physique pendant le traitement

L’activité physique pendant le traitement du cancer du sein offre de nombreux bienfaits pour les patientes. En plus de réduire la fatigue liée aux traitements comme la chimiothérapie et la radiothérapie, elle améliore la qualité de vie en préservant la masse musculaire et en maintenant une bonne mobilité.

Des exercices modérés comme la marche ou le yoga contribuent également à renforcer le système immunitaire, tout en réduisant l’anxiété et la dépression. Les patientes qui intègrent une activité physique adaptée ressentent souvent une meilleure estime de soi, un moral plus élevé, et une gestion plus efficace du stress. Il est néanmoins essentiel d’adapter les exercices à l’état de santé de chaque personne et de consulter un professionnel de santé avant de commencer.

 

Comment adapter l’activité physique aux besoins spécifiques des femmes atteintes de cancer du sein ?

Il est essentiel d’adapter l’activité physique aux besoins et capacités de chaque personne, avec l’accord du corps médical. Voici quelques conseils :

  • Demandez conseil à votre/vos médecin(s)
  • Commencez doucement par des activités douces comme la marche par exemple.
  • Travaillez avec un spécialiste : Un professionnel en activité physique adaptée pourra concevoir un programme qui respecte vos limites et favorise votre bien-être.
  • Écoutez votre corps : Soyez à l’écoute de vos sensations. Si vous ressentez de la fatigue ou des douleurs, adaptez vos exercices ou prenez du repos.

 

Le sport sur ordonnance pour les personnes atteintes d’une Affection Longue Durée (ALD), notamment le cancer, est un dispositif de plus en plus encouragé en France. Introduit en 2017, ce programme permet aux médecins de prescrire une activité physique adaptée (APA) aux patients souffrant d’ALD, comme le cancer, afin d’améliorer leur qualité de vie pendant et après les traitements. L’activité physique peut réduire certains effets secondaires des traitements, comme la fatigue, et aider à préserver la masse musculaire, la mobilité, et l’équilibre mental. En complément des soins médicaux, le sport sur ordonnance devient ainsi un véritable allié dans la lutte contre la maladie et la réhabilitation post-traitement.

Les patients peuvent bénéficier d’un suivi personnalisé avec des professionnels de santé formés à l’APA, qui adaptent les exercices selon les besoins individuels. Des disciplines comme la marche, le yoga, ou la natation peuvent être proposées, avec pour objectif d’améliorer la condition physique générale et de renforcer la résistance face aux traitements. Ce dispositif, reconnu et pris en charge partiellement par certaines mutuelles ou collectivités locales, offre une approche complémentaire pour les personnes en ALD, contribuant à leur bien-être global.

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