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Essoufflement : je suis essoufflé en haut de cette côte, mais pourquoi ?

Par Clément Brabant, le 16 juillet 2021

Préambule : Patrick, 62 ans : « Hier, j’ai monté une côte, d’environ 100 mètres, j’ai marché normalement, ni lentement, ni rapidement. Et pourtant, lorsque je suis arrivé en haut, j’ai dû m’arrêter pendant quelques minutes pour reprendre mon souffle ! J’avais la respiration courte, des difficultés à respirer et mes poumons étaient en feu ! Mais d’où vient mon essoufflement ? » Vous êtes-vous déjà retrouvé dans la situation de Patrick ? Que ce soit en montant une côte, des escaliers, ou même en marchant trop vite ? Nous avons plusieurs réponses à vous proposer pour expliquer cet essoufflement.

Un homme senior est essoufflé en haut d'une cote

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Diminuez la sensation d’essoufflement en pratiquant une activité physique régulière

En savoir plus

Tout d’abord, l’essoufflement (ou dyspnée) est une sensation éprouvée en général après un effort (intense). Les battements de votre cœur s’accélèrent ainsi que la fréquence de votre cycle respiratoire et c’est normal !

En effet, vos muscles ont besoin de plus d’oxygène pour fonctionner correctement, dont le cœur est le principal acteur, pour faire circuler le sang dans tout votre corps.

 

Quelles sont les causes de l’essoufflement ?

Mode de vie

  • Le tabagisme, premier coupable, qui déclenche 80% des pathologies respiratoires,
  • La pollution de l’air dans les grandes métropoles,
  • Condition physique insuffisante (sédentarité, prise de poids, faiblesse musculaire).

 

Pathologies respiratoires

  • Asthme : Sensation d’oppression thoracique, toux, sifflements.
  • Bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO) : Essoufflement progressif, souvent lié au tabac.
  • Pneumonie ou infection respiratoire : Fièvre, toux, douleurs thoraciques.
  • Embolie pulmonaire : Essoufflement soudain et intense, souvent associé à une douleur thoracique.
  • Fibrose pulmonaire : Essoufflement chronique, lié à des maladies pulmonaires interstitielles.
  • Pathologies telles que la mucoviscidose, la tuberculose…
  • Cancer du poumon

 

Pathologies cardiaques

  • Insuffisance cardiaque : Essoufflement au repos ou à l’effort, gonflement des jambes.
  • Sténose cardiaque
  • Hypertension artérielle pulmonaire
  • Angine de poitrine : Essoufflement associé à une douleur thoracique à l’effort.
  • Infarctus du myocarde : Essoufflement soudain avec douleur oppressante dans la poitrine, irradiant parfois dans le bras gauche ou la mâchoire.

 

Causes métaboliques ou systémiques

  • Anémie : Fatigue généralisée, faiblesse, teint pâle.
  • Hypothyroïdie ou hyperthyroïdie : Troubles métaboliques pouvant altérer la respiration.
  • Obésité : Surpoids limitant la capacité respiratoire, surtout à l’effort.
  • Stress ou anxiété : Essoufflement psychogène, souvent lié à une hyperventilation.

 

Autres causes possibles

  • Réactions allergiques graves (anaphylaxie) : Essoufflement, gonflement de la gorge, urticaire.
  • Effet secondaire de certains médicaments : Bêtabloquants, opiacés ou chimiothérapie.
  • Conditions neuromusculaires : Sclérose latérale amyotrophique (SLA), dystrophies musculaires.

Et plus récemment, la Covid-19, qui peut être une des causes de l’essoufflement et d’une respiration plus difficile.

 

Couple de senior qui diminue leur sensation d'essoufflement grâce à la marche

Quelles sont les sensations de l’essoufflement ?

Les symptômes de l’essoufflement sont souvent sous-estimés par les personnes et négligés dans le quotidien. Malheureusement, si la cause est plus grave, les conséquences le seront tout autant. Certaines activités deviennent de plus en plus difficiles à effectuer et l’effort perçu sera plus intense pour une tâche dite « facile » à réaliser.

Voici les sensations éprouvées lors d’un essoufflement :

  • Rythme cardiaque qui s’accélère,
  • Souffle court,
  • Fréquence respiratoire rapide,
  • Sensation « d’étau » au niveau de la cage thoracique,
  • Mal aux poumons (sensation de brûlure)
  • Difficulté à respirer

 

Quelles sont les conséquences d’un essoufflement chronique ?

Les conséquences d’un essoufflement non traité peuvent entraîner des répercussions sur votre santé. Effectivement, le manque de souffle vous limite dans vos activités quotidiennes et accélère le processus de sédentarité. Le risque est de déclencher le cercle vicieux de l’essoufflement :

Schéma explicatif du cercle vicieux de l'essoufflement

Etape 1 : Affaiblissement musculaire

Avec l’avancée en âge, le comportement sédentaire peut prendre le pas et générer un affaiblissement musculaire. L’effort devient alors plus difficile et peut avoir tendance à décourager.

 

Étape 2 : Essoufflement à l’effort 

La sensation de manque d’air survient même lors d’efforts modérés, comme monter des escaliers ou marcher rapidement. Cette gêne pousse souvent à éviter les activités physiques qui déclenchent ou aggravent l’essoufflement.

 

Étape 3 : Anxiété et réduction de l’activité physique

En évitant l’exercice, les muscles, y compris ceux impliqués dans la respiration, perdent en force et en endurance. Le déconditionnement musculaire augmente les besoins en oxygène pour des efforts mêmes légers.

 

Étape 4 : Augmentation de l’essoufflement et de l’anxiété

Avec une activité physique réduite, la capacité cardiorespiratoire diminue, et l’essoufflement survient plus rapidement. Cette limitation entraîne une peur ou une anxiété liée à l’effort, renforçant l’évitement des activités physiques.

 

Étape 5 : Diminution de l’activité physique, isolement et baisse de qualité de vie

L’essoufflement impacte les tâches quotidiennes, limitant l’autonomie. Cela peut engendrer un isolement social, un sentiment d’impuissance et une baisse globale de la qualité de vie.

 

Comment savoir si votre essoufflement est lié au cœur ?

Voici les signes évocateurs d’un essoufflement lié au cœur :

  • Difficulté à respirer lors d’activités simples (monter des escaliers, marcher sur une courte distance).
  • Gêne respiratoire survenant au repos, particulièrement si vous êtes allongé.
  • Vous ressentez un essoufflement en position allongée et ressentez le besoin de dormir avec plusieurs oreillers pour surélever votre tête, signe possible de dyspnée nocturne (orthopnée)
  • Les pieds, chevilles ou jambes gonflent, signe possible de rétention d’eau causée par un mauvais fonctionnement du cœur.
  • Une fatigue excessive ou une difficulté à accomplir des tâches du quotidien.
  • Une douleur dans la poitrine (poids, pression), signe éventuel d’un problème coronarien, comme l’angine de poitrine ou un infarctus.
  • Battements cardiaques irréguliers ou rapides, palpitations (sensation que le cœur bat fort, rapidement ou de manière irrégulière).
  • Lèvres ou doigts bleutés (cyanose) (Signes d’un manque d’oxygène dans le sang, souvent lié à une insuffisance cardiaque avancée).

 

Quelle carence provoque l’essoufflement ?

L’essoufflement peut être lié à plusieurs carences, qui affectent le fonctionnement normal du corps, notamment le transport de l’oxygène, la production d’énergie et l’activité musculaire. Voici les principales carences responsables et leurs effets :

 

1. Carence en fer (anémie ferriprive)

  • Cause : Une insuffisance de fer limite la production d’hémoglobine, la protéine responsable du transport de l’oxygène dans le sang.
  • Conséquences :
    • Diminution de l’apport en oxygène aux muscles et aux organes.
    • Sensation d’essoufflement même pour des efforts modérés.
  • Signes associés :
    • Fatigue chronique.
    • Pâleur.
    • Palpitations ou rythme cardiaque rapide.
    • Ongles cassants, chute de cheveux.

2. Carence en vitamine B12

  • Cause : La vitamine B12 est essentielle à la formation des globules rouges, qui transportent l’oxygène.
  • Conséquences :
    • Une carence peut provoquer une anémie mégaloblastique, caractérisée par des globules rouges anormaux et inefficaces.
    • Essoufflement dû à une mauvaise oxygénation des tissus.
  • Signes associés :
    • Fatigue extrême.
    • Picotements ou engourdissements dans les membres.
    • Troubles de mémoire ou de concentration.
    • Teint jaunâtre ou pâle.

3. Carence en acide folique (vitamine B9)

  • Cause : L’acide folique, comme la vitamine B12, est nécessaire à la production des globules rouges.
  • Conséquences :
    • Anémie, entraînant une réduction de l’apport d’oxygène aux tissus.
    • Essoufflement à l’effort ou même au repos dans les cas graves.
  • Signes associés :
    • Fatigue et faiblesse musculaire.
    • Maux de tête.
    • Irritabilité.
    • Langue enflammée ou douloureuse.

4. Carence en magnésium

  • Cause : Le magnésium joue un rôle clé dans la relaxation musculaire, y compris celle des muscles respiratoires.
  • Conséquences :
    • Une carence peut entraîner des spasmes musculaires, affectant la respiration.
    • Essoufflement lié à une mauvaise coordination des muscles respiratoires.
  • Signes associés :
    • Crampes musculaires fréquentes.
    • Palpitations.
    • Sensation d’anxiété ou nervosité.
    • Faiblesse générale.

5. Carence en vitamine D

  • Cause : La vitamine D est impliquée dans la force musculaire et le fonctionnement du système immunitaire.
  • Conséquences :
    • Faiblesse des muscles respiratoires, augmentant l’effort nécessaire pour respirer.
    • Essoufflement en cas de troubles musculaires associés.
  • Signes associés :
    • Douleurs musculaires ou osseuses.
    • Fatigue générale.
    • Augmentation du risque d’infections respiratoires.

6. Carence en potassium

  • Cause : Le potassium est crucial pour le fonctionnement musculaire et cardiaque.
  • Conséquences :
    • Essoufflement causé par une faiblesse musculaire, y compris des muscles respiratoires.
    • Troubles du rythme cardiaque pouvant provoquer une sensation de souffle court.
  • Signes associés :
    • Faiblesse ou paralysie musculaire.
    • Rythme cardiaque irrégulier.
    • Fatigue et confusion.

7. Carence en protéines ou en calories (malnutrition)

  • Cause : Une alimentation insuffisante peut entraîner une perte musculaire, y compris des muscles respiratoires.
  • Conséquences :
    • Respiration inefficace et essoufflement.
    • Réduction de la capacité physique.
  • Signes associés :
    • Perte de poids importante.
    • Fatigue extrême.
    • Faiblesse généralisée.

 

Comment évaluer mes capacités respiratoires ?

Si vous souhaitez évaluer vos capacités respiratoires, vous pouvez effectuer l’examen de spirométrie qui consiste à souffler dans un tube, relié à un dispositif de mesure. Cet appareil mesure les volumes pulmonaires et les débits bronchiques. Plus les voies aériennes sont obstruées, plus le volume d’air expiré est faible. La mesure du volume maximal expiratoire en 1 seconde (VEMS) correspond à l’indicateur de la sévérité de l’obstruction bronchique.

Voici les différents stades en fonctions des résultats obtenus :

  • Stade I : léger, VEMS supérieur ou égal à 80%
  • Stade II : modéré, VEMS compris entre 50 et 80%
  • Stade III : sévère, VEMS compris entre 30 et 50%
  • Stade IV : très sévère, VEMS inférieur à 30%

La spirométrie se déroule dans un laboratoire d’explorations fonctionnelles respiratoires, à choisir sur les conseils de votre médecin traitant. Le test dure environ trente minutes.

 

Quels sont les examens médicaux utiles pour évaluer l’essoufflement ?

  • Radiographie ou scanner thoracique : Pour identifier des pathologies pulmonaires.
  • Spirométrie : Test des capacités respiratoires (utile pour asthme ou BPCO).
  • Électrocardiogramme (ECG) ou échocardiographie : Pour exclure une cause cardiaque.
  • Dosage sanguin :
    • Mesure de l’hémoglobine pour détecter une anémie.
    • Taux de TSH pour évaluer la fonction thyroïdienne.
  • Gaz du sang : Analyse de l’oxygénation et des échanges gazeux.

 

Comment prévenir l’essoufflement précoce ?

Différents paramètres sont à prendre en compte dans cette démarche. Tout d’abord, si vous fumez, il semble nécessaire de réduire la consommation de cigarette et, si possible, d’entamer une démarche visant à arrêter le tabagisme. Cette étape n’est pas à prendre à la légère. Des organismes sont à votre disposition pour vous aider.

On constate aujourd’hui, chez certaines personnes, une prise de poids importante, liée à un comportement sédentaire et à l’inactivité professionnelle ou de loisir.

La reprise d’activité physique permet de diminuer ces risques, si elles sont associées à une surveillance alimentaire. Pour perdre du poids et pérenniser vos efforts, il serait judicieux de vous faire accompagner dans cette démarche.

Découvrez l’article : comment contrôler son poids

Le lieu de vos activités semble jouer un rôle important. Prenez le grand air ! Si vous pratiquez de l’activité physique telle que la course à pied, la marche, la marche nordique, (de manière générale, les activités cardio), privilégiez les sorties en pleine nature (forêt, montagne, campagne, parc…), évitez de pratiquer en ville, entre les voitures.

Vous avez la possibilité de compléter votre prise en charge grâce aux traitements médicamenteux. Pour cela, consultez votre médecin traitant pour avoir plus d’informations.

De plus, vous avez la possibilité, si vous faites partie des personnes concernées, d’intégrer un protocole cardio-respiratoire dans un centre de Rééducation Fonctionnel pour Adulte (CRFA).

La réhabilitation respiratoire est destinée aux patients présentant une intolérance à l’effort et des limitations dans leurs activités quotidiennes.

Elle inclue des exercices musculaires (réentrainement à l’effort et renforcement musculaire), de l’éducation thérapeutique (sevrage tabagique, observance thérapeutique, méthodes de prise des traitements inhalés, équilibre nutritionnel,…) et kinésithérapie respiratoire.

Une activité physique adaptée et régulière apparait primordiale pour freiner l’évolution de la pathologie.

 

couple de senior qui marche pour diminuer leur essouflement

 

Pratiquez de l’activité physique quotidiennement !

Aujourd’hui la Haute Autorité de Santé (HAS) liste tous les bénéfices de la pratique régulière d’une activité physique sur votre santé dans le cas de l’essoufflement :

  • Amélioration des capacités d’exercice et de la qualité de vie
  • Amélioration de la dyspnée et de la tolérance à l’effort
  • Diminution de l’anxiété et de la peur d’augmenter son niveau d’activité physique
  • Meilleur contrôle des symptômes de la BPCO et de l’asthme.

 

Comment pratiquer seul(e) ?

Concernant votre activité physique, voici quelques conseils pour améliorer la qualité de vos sorties :

Lorsque vous ferez votre prochaine sortie en extérieur (marche, marche nordique ou course à pied), repérez ces deux paramètres ventilatoires :

  • Seuil ventilatoire 1 (SV1) : je suis capable de tenir une conversation sans être gêné(e) par mon souffle.
  • Seuil Ventilatoire 2 (SV2) : je suis essoufflé(e), tenir une conversation est plutôt difficile.

Votre objectif est de marcher à proximité du SV1, voire un peu au-dessus. En effet, dans cette zone, vous allez activer le développement des mitochondries, augmenter le réseau des capillaires et donc améliorer l’irrigation des fibres musculaires. Cette intensité modérée va augmenter le volume sanguin et transmettre l’oxygène à tous vos muscles.

Ces deux paramètres vont vous permettre d’adapter votre allure de marche. Si vous êtes essoufflé(e), ralentissez. Si vous ne l’êtes pas, vous pouvez accélérer.

A lire : les 4 exercices à réaliser en extérieur quand je sors marcher

A long terme vous serez de moins en moins essoufflé(e) et vous aurez plus de facilité, à monter des côtes !

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