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Etre aidant, c’est quoi ? Interview du médecin Damien Simon

Par Benjamin Braquet, le 06 octobre 2018
être aidant familial, c'est quoi ?

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docteur damien simon

Bonjour monsieur Simon, l’équipe d’Eté Indien Editions est heureuse de vous rencontrer. Avant d’échanger sur le rôle des aidants, pouvez vous vous présenter ?

Je suis médecin généraliste, installé à Carignan depuis 1990, village au fond de la campagne Ardennaise. J’exerce une médecine de famille passionnante, 3ème de la lignée médicale familiale… J’ai toujours veillé à laisser une place aux activités associatives (avec mon épouse) d’une part et gardé autant que faire se peut une activité physique, le vélo s’étant substitué à la course au fil des ans.

 

Docteur, on dénombre environ 8 millions d’aidants en France. Mais être « aidant », c’est quoi ?

L’aidant est celui ou celle qui va AIDER, SURVEILLER, ASSISTER, SUPPLEER la personne fragilisée qui a perdu ou perd petit à petit son autonomie, au risque de se mettre progressivement en danger. Ce sera souvent le conjoint mais ce peut-être un voisin bienveillant ou un enfant habitant sur place ou toute autre personne ayant la confiance de la famille et bien sûr très disponible.

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Quelles sont les difficultés rencontrées par les personnes qui accompagnent un proche fragilisé par la maladie, le handicap ou le grand âge ?

La première difficulté est la fragilité de l’aidant lui même – souvent âgé – et qui va devoir puiser, par amour, dans ses ressources physiques et morales, mais au risque de se mettre lui-même en danger. Cette charge de travail, « ce fardeau », conduit inévitablement à l’épuisement : c’est le cœur de la problématique du couple Aidant-Aidé.

Il est ici fondamental de bien comprendre que l’anticipation des problèmes est le maître mot de ces situations toujours plus ou moins complexes. Nombre d’ hospitalisations en catastrophe ou de prises de décisions à regret peuvent être évitées si on se donne la peine de consacrer un temps non négligeable à la mise en place de toutes les mesures facilitatrices, et d’en vérifier la pertinence régulièrement. La bonne coordination entre les acteurs de la prise en charge et la famille est primordiale : « Comment va le malade, certes, mais aussi comment va l’aidant ? » Le médecin traitant doit s’impliquer et ne pas se contenter de laisser les infirmières souvent en première ligne pour gérer les difficultés. Si elles le font de façon formidable au fil des jours, elles apprécient certainement de se sentir moins seules parfois…

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Existe-t-il aujourd’hui des solutions concrètes afin de soulager les aidants ?

Tout doit être mis en œuvre pour s’exonérer de toutes les difficultés matérielles potentielles. Aménagement de l’environnement tout d’abord : virer tous les tapis (c’est pas gagné d’emblée !), repenser l’éclairage (je conseille beaucoup les petites prises détectrices de présence (5€) qui sécurisent le parcours du lit aux toilettes bien mieux que la petite lampe de chevet de 15 watts, bonne pourvoyeuse de chutes la nuit !). Vivre totalement au rez-de-chaussé est un quasi objectif, ce qui suppose des travaux et parfois un changement de logement s’imposera. Simplification des tâches quotidiennes, télé-alarme (aussi pour l’aidant !) ne sont que quelques exemples incontournables. Cela suppose idéalement une réunion pluridisciplinaire entre le médecin traitant, l’infirmière, les services sociaux de prise en charge et au besoin les intervenants du Conseil Départemental.

Au delà des aspects matériels (Il y a tant de bonnes idées dans ce domaine), il faut également intégrer une notion fondamentale : la nécessité pour l’aidant de se reposer tant physiquement que moralement.

Ce peut être par exemple la venue une après-midi d’une autre personne pour assurer la veille bienveillante du malade et ainsi permettre à l‘aidant de « sortir de chez lui » , aller chez des amis, sortir en ville, fréquenter de nouveau le club de l’amitié local dont on s’était éloigné par la force des choses : pensons à maintenir autant que possible les liens sociaux de l’aidant !

Mais ce peut-être également de confier le malade en accueil de jour dans un EHPAD ou une autre structure d’accueil au quotidien afin là encore de donner un peu de liberté à l’aidant. Cette option est souvent difficile à mettre en œuvre car elle est très culpabilisante pour l’aidant qui n’entend pas qu’il puisse être pensé –à tort bien sûr ! – qu’il n’est plus capable de s’occuper de son proche…

être aidant familial, c'est quoi ?

En quoi la pratique d’une activité physique régulière peut améliorer les conditions de vie de l’aidant mais aussi de la personne aidée ?

Surtout dans le cas des personnes âgées, l’aidant va bientôt ne plus sortir de chez lui. Peur des questions portant sur l’absence du malade que l’on ne voit plus, culpabilisation de laisser seul le malade, effort supplémentaire : tout pousse à une baisse d’activité physique et augmente dangereusement le risque de chute. « Moins on marche, plus on chute» pourrait-on dire. C’est ainsi que très souvent je préfère que l’aide de vie, ou l’aide ménagère fasse « moins de ménage » et accompagne en petite promenade le couple aidant-aidé. Une prescription de kinésithérapie pour l’aidant contribue parfois judicieusement à maintenir à niveau ses capacités restantes.

Des programmes d’activité physique dédiés aux aidants commencent à voir le jour. Qu’en pensez vous ?

J’en pense le plus grand bien ! Car non seulement quand on est bien dans son corps on est forcément bien dans sa tête, mais c’est souvent une activité de groupe qui permet de retisser un lien social pour l’aidant et de prendre conscience que l’on prend aussi soin de lui.

Pour conclure, parlons de vous ! Dans l’idéal, quel challenge sportif aimeriez vous accomplir ?

J’ai gravi 5 fois le col de l’Izoard en vélo, mon prochain objectif est de réaliser le grand tour Briançon-Guillestre-Arvieux-Izoard-Briançon !

 

L’équipe d’Eté Indien Editions vous remercie Monsieur Simon pour la qualité de votre retour d’expérience. Nous vous souhaitons beaucoup de satisfaction dans la poursuite de votre rôle de médecin de campagne. Nous vous souhaitons également beaucoup de courage pour atteindre vos prochains objectifs sportifs !

 

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